Elle n’avait pas Netflix pour se divertir, du coup elle lisait les romans. Beaucoup de roman. Elle rêvait beaucoup aussi. Aspirant à la même vie romantique que les héros de ses romans, elle devait quand-même être déçue de s’être mariée avec Charles Bovary. Ce monsieur n’avait pas la grandeur digne de la fiction romanesque de l’époque. Déjà, il n'habitait pas à Paris (non mais allô quoi). En plus, il ne parlait pas beaucoup, n’avait pas beaucoup de charisme et en général était plutôt neutre comme personnage. Il aimait Emma mais cela était secodaire aux yeux de notre jeune héroïne. Les journées étaient longues et elle n'était pas heureuse. Emma n’en pouvait plus vraiment, de cette vie dans laquelle il ne se passait pas grand chose. Elle avait une fille, mais bon, tout petits, les enfants ne peuvent pas nous raconter des histoires passionnantes sur la vie foisonnante de Paris. Ils ne vont pas nous donner leur avis sur le dernier spectacle de l’opéra ou nous informer des potins les plus récents du cercle de l’aristocratie parisienne. Dans l’ensemble, Madame Bovary n’était pas une maman très appliquée. Elle semblait avoir du mal à trouver sa place. Du coup, c’était quoi le problème au juste? Ce qu’Emma Bovary n’avait pas compris (et ce n’était, mais AUCUNEMENT sa faute), c’est qu’une vie simple, c’est en réalité vraiment bien. Elle a cru le contraire. Comme les jeunes femmes de l'époque, elle rêvait des bals, des soirées avec des gens importants et des robes en soie. Se marier avec l’homme de ses rêves, le prince aux attributs dictés par la fiction, représentait l’accomplissement de la vie d’une jeune femme. Il fallait y croire parce que la société et puis l’époque y croyaient...
Il y a-t-il, qui sait, peut-être une leçon a apprendre de la malheureuse Emma Bovary? Et si faire ce que la société voit comme bien était quelque chose à remettre en question?