En quoi la suspension du jugement est-elle bénéfique?
Pour commencer, nous sommes TRANQUILLES quand nous nous abstenons du jugement. Nous avons une pléthore de concepts, idées, opinions et points de vues à juger. Tout cela nous est accessible à un clic de la télécommande, à un glissement de doigt sur le smartphone ou à l’ouverture d’un moteur de recherche sur le PC. Nous pouvons juger, partout. Mais est-ce vraiment nécessaire? Et si nous nous inspirions du scepticisme et pour un moment, nous ne jugions pas?
Un autre point intéressant concernant la suspension du jugement est le renforcement de nos capacités d’observation. En nous précipitant dans nos jugements, nous nous privons d’un moment très précieux. C’est le moment entre la perception d’une certaine réalité et l’attribution de nos jugements à cette dernière. Si nous prolongeons ce moment, nous pouvons arriver à des conclusions très enrichissantes. Cette œuvre d’art n’est finalement pas si moche. Cette personne n’est pas si méchante et désagréable. Cette situation n’est pas si dramatique. Nous pouvons, malgré notre taille adulte, nos expériences et notre renommée, recommencer à observer. Nous pouvons laisser tomber les idées reçues dictées par le consensus de la société sur ce qui est beau, moche ou bien.
Une quiétude s'installe quand nous tentons de ne pas juger brusquement la réalité environnante. Impopulaire, soit, mais cette pratique a ses atouts. La paix, par exemple, la connaissance de soi, le calme, la sérénité et le concept enrichissant du changement de point de vue.
Comment est VRAIMENT la chose/la personne sur laquelle je suis en train de porter mon jugement?
Souvent le jugement en dit plus sur la personne qui juge que sur la personne qui est jugée. Nous sommes assez sévères dans nos jugements des autres. Or, sans vouloir l'admettre, rien n'est aussi intransigeant que les jugements que nous portons sur nous-mêmes. Ici aussi, nous pouvons appliquer le concept de l’épochè et suspendre notre auto-jugement.
La suspension du jugement est à tester, le temps d’un trajet dans le métro ou d’une visite des réseaux sociaux. Si cela s’avère bénéfique, l’exercice est, bien sûr, à refaire.